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Articles

IA : il est temps de reprendre la main

En cette fin d’année 2025, les témoignages se multiplient : des femmes et des hommes voient leur emploi disparaître, leur activité se fragiliser, sous l’effet de la montée en puissance de l’intelligence artificielle. Traduction, production de contenus, conseil, services intellectuels autrefois considérés comme protégés - de nombreux secteurs sont touchés. Pour autant, réduire l’IA à une force exclusivement destructrice serait une erreur. Elle est aussi porteuse de gains de productivité, d’aide à la décision, de nouvelles capacités créatives. La question centrale n’est donc pas de savoir si l’IA est un progrès, mais quel progrès nous choisissons d’en faire. Car le déploiement actuel de l’IA, soutenu par des investissements colossaux, s’opère trop souvent sans réflexion collective suffisante sur ses usages, ses limites et ses conséquences humaines. Sans cadre clair, la promesse d’innovation peut se transformer en outil de rationalisation brutale, mettant les organisations sous tension et...
Articles récents

Jean-Luc Mélenchon : de Robin des Bois à Barbe-Bleue

Jean-Luc Mélenchon, autrefois héraut des classes populaires, tribun du peuple et redresseur de torts face aux puissants, est en train de sombrer dans une spirale autodestructrice. De justicier des opprimés, il est devenu un chef de clan, enfermé dans une logique de confrontation permanente. Jadis Robin des Bois, il se transforme aujourd’hui en un inquiétant Barbe-Bleue, étouffant toute contestation et sacrifiant l’universalité de son combat sur l’autel du communautarisme et de l’aveuglement idéologique. L’affaire Quatennens : la chute du masque L’affaire Adrien Quatennens a été le premier grand révélateur du double discours de Mélenchon. Face à la révélation des violences conjugales de son dauphin, il n’a pas eu un mot pour la victime. Non, il a préféré un tweet surréaliste de soutien au coupable , comme si l’homme était plus important que l’acte. Puis, pris dans la tempête, il a maladroitement tenté de rattraper le coup, tout en continuant à minimiser. Pour un mouvement qui prétend in...

Le déni du « Trusk »

 L’histoire regorge d’aveuglements collectifs. Nous avons souvent refusé de voir le péril venir, préférant les illusions rassurantes aux vérités dérangeantes. Mais rarement ce déni n’a été aussi flagrant que face à la montée en puissance du duo Trump-Musk, ce que l’on pourrait appeler le « Trusk » – l’alliance perverse entre l’argent-roi et la technologie toute-puissante, au service d’un expansionnisme sans scrupules. Une dynamique qui redessine le monde selon une logique brutale, où la force et l’arrogance écrasent la raison et la justice. L’empire de l’argent et de la technologie : un pouvoir sans limites D’un côté, Donald Trump, l’homme d’affaires populiste, devenu symbole du pouvoir politique le plus cynique, flirte ouvertement avec l’autoritarisme et la manipulation des masses. De l’autre, Elon Musk, l’entrepreneur messianique qui, sous couvert d’innovation, concentre entre ses mains des leviers technologiques colossaux – communication, intelligence artificielle, conquête spatia...

Guerre en Europe - La peur de s’informer nous protège-t-elle vraiment ?

L’indifférence en temps de crise : la peur de s’informer nous protège-t-elle vraiment ? L’Europe vacille. Les tensions s’exacerbent, les discours belliqueux se multiplient, et la guerre, que l’on croyait reléguée aux chapitres sombres du XXe siècle, menace de redevenir une réalité tangible. Pourtant, face à cette situation alarmante, combien sommes-nous à vraiment nous informer, à chercher à comprendre au-delà des manchettes fugaces et des formules toutes faites ? Trop peu, sans doute. Il ne s’agit pas seulement d’indifférence ou de lassitude, mais aussi, et surtout, de peur. Peur de ce que nous pourrions découvrir, peur d’un monde qui semble nous échapper, peur d’une menace qui nous dépasse. S’informer exige de regarder la réalité en face, et cette réalité, aujourd’hui, est anxiogène. Alors, pour préserver un semblant de sérénité, beaucoup préfèrent détourner le regard, se réfugier dans les distractions du quotidien ou dans la conviction que, tant que l’on n’y pense pas, le danger re...

Les vautours et le chien enragé

Dans l’ombre poisseuse d’un bureau cossu, deux hommes ricanent. Des types repus, gras d’argent et de pouvoir, le regard suintant la suffisance. Le premier, un gros à la tignasse huileuse, s’enfonce dans un fauteuil de cuir, tripotant un cigare sans même le fumer. L’autre, plus sec, le visage taillé à la serpe, compte des billets d’une main distraite. Face à eux, un troisième homme. Plus nerveux, plus tendu, un chien enragé dans un costume trop serré. On l’a payé pour cogner, et lui, il cogne comme un diable. Il a les traits d’un homme acculé, les yeux brûlants d’une hargne désespérée. Il ne se bat pas pour lui, mais pour les siens—ceux qui crèvent sous les bottes de ces vautours bien installés dans leur tour d’ivoire. Le combat est inégal. Mais l’instinct, parfois, mord plus fort que l’or.

Le naufrage du débat sous le poids du moi

Il est difficile de ne pas s’alarmer face à la prolifération des contenus superfétatoires qui envahissent aujourd’hui l’espace public. Les influenceurs, personnalités médiatiques et politiques semblent s’être mués en chroniqueurs compulsifs de leur propre vie, alimentant les flux numériques de confessions narcissiques, de fausses émotions et de slogans vides de substance. Ce tropisme du je , obsessionnelle quête d’attention et de validation instantanée, ne fait pas que nous détourner des véritables enjeux contemporains : il contribue activement à un appauvrissement généralisé de l’espace démocratique. La domination de l’algorithme et l’ère du spectacle Les algorithmes des réseaux sociaux raffolent des contenus qui sollicitent nos émotions primaires : indignation, émerveillement, envie ou colère. Or, quoi de plus efficace pour captiver une audience que de s’exposer soi-même ? Cette logique pousse les influenceurs comme les figures politiques à se mettre en scène en permanence, à substi...

Mistral AI pas encore gagnant ; il ne tient qu’à nous

Dans la course effrénée à l’intelligence artificielle générative, Mistral AI est l’exemple parfait d’une audace bien française qui ose défier les géants américains. Trois jeunes ingénieurs talentueux, Arthur Mensch, Guillaume Lample et Timothée Lacroix, ont fait le choix rare – presque révolutionnaire – de quitter les terres promises de la Silicon Valley pour revenir en France. Leur pari ? Démontrer que le savoir-faire européen en matière de tech peut rivaliser avec les meilleurs, et ce, sur des terrains aussi exigeants que l’intelligence artificielle. Résultat ? Une valorisation à plusieurs milliards d’euros, des investisseurs qui se pressent à leur porte, et des modèles open source déjà considérés comme des alternatives sérieuses aux solutions fermées des GAFAM . Pourtant, paradoxalement, alors que leur succès fait frémir les cercles spécialisés, le grand public ignore encore largement leur existence. Comment expliquer cette situation frustrante ? Et surtout, que faire pour que Mis...