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Les vautours et le chien enragé

Dans l’ombre poisseuse d’un bureau cossu, deux hommes ricanent. Des types repus, gras d’argent et de pouvoir, le regard suintant la suffisance. Le premier, un gros à la tignasse huileuse, s’enfonce dans un fauteuil de cuir, tripotant un cigare sans même le fumer. L’autre, plus sec, le visage taillé à la serpe, compte des billets d’une main distraite.

Face à eux, un troisième homme. Plus nerveux, plus tendu, un chien enragé dans un costume trop serré. On l’a payé pour cogner, et lui, il cogne comme un diable. Il a les traits d’un homme acculé, les yeux brûlants d’une hargne désespérée. Il ne se bat pas pour lui, mais pour les siens—ceux qui crèvent sous les bottes de ces vautours bien installés dans leur tour d’ivoire.

Le combat est inégal. Mais l’instinct, parfois, mord plus fort que l’or.

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