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Le déni du « Trusk »


L’histoire regorge d’aveuglements collectifs. Nous avons souvent refusé de voir le péril venir, préférant les illusions rassurantes aux vérités dérangeantes. Mais rarement ce déni n’a été aussi flagrant que face à la montée en puissance du duo Trump-Musk, ce que l’on pourrait appeler le « Trusk » – l’alliance perverse entre l’argent-roi et la technologie toute-puissante, au service d’un expansionnisme sans scrupules. Une dynamique qui redessine le monde selon une logique brutale, où la force et l’arrogance écrasent la raison et la justice.

L’empire de l’argent et de la technologie : un pouvoir sans limites

D’un côté, Donald Trump, l’homme d’affaires populiste, devenu symbole du pouvoir politique le plus cynique, flirte ouvertement avec l’autoritarisme et la manipulation des masses. De l’autre, Elon Musk, l’entrepreneur messianique qui, sous couvert d’innovation, concentre entre ses mains des leviers technologiques colossaux – communication, intelligence artificielle, conquête spatiale. Ensemble, ils redéfinissent les règles du jeu : ils financent, façonnent et influencent sans entrave.

Le « Trusk » incarne une alliance redoutable, où l’argent et la technologie s’affranchissent des contre-pouvoirs démocratiques. SpaceX, Tesla, X (anciennement Twitter) et Starlink ne sont plus de simples entreprises privées : elles deviennent des armes géopolitiques, interférant directement dans les conflits, les communications, et même le cours de guerres en Ukraine ou au Moyen-Orient. Pendant que Trump menace le multilatéralisme et souffle sur les braises du chaos, Musk, lui, joue avec des leviers d’une ampleur inédite, revendiquant un statut d’arbitre mondial – mais au profit de ses propres intérêts.

Pourquoi ce déni collectif ?

Face à cette montée en puissance, nous devrions être en alerte. Pourtant, nous détournons le regard, paralysés par un mélange de fascination et d’impuissance. Pourquoi ?

D’abord, parce que le récit dominant a été retourné : Musk se présente comme le visionnaire qui sauvera l’humanité en la transportant sur Mars, tandis que Trump incarne, pour certains, la promesse d’un « renouveau » face à une élite honnie. Ces figures, loin d’être perçues comme des dangers, sont glorifiées par une partie de l’opinion publique.

Ensuite, parce que nous avons perdu l’habitude de résister. Notre culture politique s’est affadie, rongée par la passivité et l’acceptation du pire comme une fatalité. L’ultra-connectivité, au lieu de nous mobiliser, nous abreuve de bruit et de distractions. La résignation s’installe, nourrie par l’impression que ces puissances sont trop grandes, trop inaccessibles pour être combattues.

Enfin, parce que nous sommes tétanisés par le chaos du monde : guerres en Ukraine et à Gaza, montée des extrêmes, effondrement écologique. Chaque jour apporte son lot d’horreurs, au point que l’indignation elle-même s’érode. Le « Trusk » prospère sur cette lassitude, jouant sur le cynisme et la polarisation pour diviser et affaiblir toute opposition.

L’heure de la résistance

Pourtant, nous sommes au rendez-vous de l’histoire. Laisserons-nous cette alliance de la force brute et du capitalisme déchaîné redessiner notre avenir selon leurs propres règles ?

Résister, c’est d’abord refuser de tomber dans la sidération. C’est remettre en question ces figures intouchables, leur rappeler qu’aucun pouvoir ne devrait être absolu. C’est retrouver l’esprit critique, dénoncer les accointances entre les gouvernements et ces empires technologiques. C’est surtout refuser l’idée que nous n’avons pas le choix.

L’histoire nous a appris que l’arrogance des puissants a ses failles. Encore faut-il que nous ayons le courage de les exploiter.

Texte : avec la complicité de Chat GPT - Illustration : « Le clown et l’impresario » (IA Grok)

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