Il est difficile de ne pas s’alarmer face à la prolifération des contenus superfétatoires qui envahissent aujourd’hui l’espace public. Les influenceurs, personnalités médiatiques et politiques semblent s’être mués en chroniqueurs compulsifs de leur propre vie, alimentant les flux numériques de confessions narcissiques, de fausses émotions et de slogans vides de substance. Ce tropisme du je , obsessionnelle quête d’attention et de validation instantanée, ne fait pas que nous détourner des véritables enjeux contemporains : il contribue activement à un appauvrissement généralisé de l’espace démocratique. La domination de l’algorithme et l’ère du spectacle Les algorithmes des réseaux sociaux raffolent des contenus qui sollicitent nos émotions primaires : indignation, émerveillement, envie ou colère. Or, quoi de plus efficace pour captiver une audience que de s’exposer soi-même ? Cette logique pousse les influenceurs comme les figures politiques à se mettre en scène en permanence, à substi...